Compétence ou l’éthique du management !

Écrit par Bernard Brault le 03/12/2010

La compétence à tout prix et surtout la compétence comme seul élément d’évaluation de la gestion et des gouvernants est, selon l’ISG, le plus grand risque de dérapage, de cafouillage et de malversation de nos organisations modernes.

Être obnubilé par la compétence est un signe des temps. Le paraître est plus important, seul compte le résultat. Dans un autre billet, j’ai traité de cette question au sujet des tendances des administrateurs de société à choisir des décideurs mégalomanes et narcissiques. Aveuglés par la fausseté du miroir, certains gestionnaires ne sont plus capables de faire la différence entre compétence et intégrité.

« La compétence n’a rien à voir avec les enveloppes brunes » a dit le député bloquiste et ex-ministre du gouvernement québécois Serge Ménard, dans l’affaire des allégations de financement et de corruption du maire de Laval dont il est le dénonciateur.

En effet, certains députés du comité en matière d’éthique de la chambre des communes à Ottawa ont questionné hier Me Ménard à propos des lettres envoyées au maire de Laval, au moment où il était ministre, s’étonnant qu’il ait malgré tout vanté sa compétence !

Me Serge Ménard, ancien criminaliste et ancien ministre de la justice, a exprimé très clairement devant ce comité de la chambre des communes, les limites du droit canadien et québécois.

« Le geste reproché au maire Vaillancourt n’était pas une tentative de corruption en vertu du Code criminel fédéral, car il n’était pas encore député »  (lorsque l’enveloppe de 10 000 $ lui eût été proposée.)

« Au pire, c’était une tentative d’infraction à la loi québécoise sur le financement des partis politiques »

« La police est là pour enquêter sur des crimes, pas pour donner des certificats de bonne conduite ! »

Me Ménard a cependant ajouté :

« Ce n’est pas parce que ce n’était pas illégal que ce n’était pas grave »

En matière de gouvernance, la loi nous propose des règles minimales. Pourquoi s’en imposer davantage ! C’est le principal argument des gestionnaires qui cherchent une raison pour dénigrer ou réduire la portée de la matrice de Saine Gestion.

L’obligation d’une Saine Gestion inclut évidemment la nécessité d’une compétence relative à l’exercice d’un pouvoir ou d’une fonction, mais elle l’associe à des règles d’intégrité ou d’honnêteté, comme le dit Serge Ménard.

« M. Vaillancourt connaissait très bien ses dossiers et que c’était un homme compétent, mais que par ailleurs, il avait toujours pesé ses mots, et par exemple, il n’avait jamais employé le mot « honnête ». « J’ai compris quelque chose très tôt en politique : il faut savoir travailler avec des gens quelle que soit l’opinion qu’on a sur eux ».

Dans la 4e édition d’Exercer la Saine Gestion, j’ai amorcé une discussion sur le rôle de la législation, sur les limites que l’on peut attendre de la loi, et sur l’aspect auxiliaire des lois que peuvent avoir le modèle de Saine Gestion, le cadre de Saine Gestion de l’ISG et le compendium des PSGGR de l’OAAQ.

Gilles Paquet, professeur à l’Université d’Ottawa, explique cette limite du droit dans plusieurs champs d’intervention. Il exprime clairement que l’État a perdu le monopole du droit.(1) En fait, demander au gouvernement de réguler tout, incluant la gouvernance et l’intégrité est utopique ! Le rôle du législateur devrait en cette matière se limiter à un encadrement d’orthopédie prophylactique des déformations comportementales inacceptables.

La résistance au concept matriciel et intégré de Saine Gestion dont j’ai déjà fait mention dans un des premiers articles de l’année 2010, se traduit en général par la recherche de l’échappatoire juridique en matière de gouvernance. Hors du droit point de salut !

Pour Gilles Paquet « le droit est comme la taupe, aveugle et obstiné, aveugle parce qu’obstiné à réduire le juste au juridique » (2)

Finalement, Me Serge Ménard avait peut-être tout à fait raison de rester silencieux. Le droit n’est pas nécessairement du côté de l’honnêteté ou de l’intégrité.

Bernard Brault F.Adm.A. F.CMC

Source d’information : Radio-Canada, www.radio-canada.ca, le: 2 décembre 2010

Le bien et le mal : «  Du bien en vous je puis parler, mais non de ce qui est mal. Car qu’est-ce que le mal sinon le bien torturé par sa propre faim et sa propre soif ? En vérité, quand le bien est affamé, il recherche la nourriture même dans les grottes obscures, et quand il a soif, il se désaltère même dans des eaux mortelles. »

Khalil Gibran,  Le prophète, extrait du texte «  Le bien et le mal », 1923 (3)


(1) PAQUET, G. « le droit à l’épreuve de la gouvernance » dans Gouvernance : une invitation à la subversion, Montréal, Liber, 2005, chap. 3.

(2) PAQUET, G. « Gouvernance. Mode d’emploi. » Liber, 2009 p 334

(3) Khalil Gibran, poète libanais ayant vécu au États-Unis (1883-1931) Le Prophète publié d’abord en anglais en 1923 est devenu un immense succès international traduit dans plus de quarante langues.


26 commentaires

par Marouane le 12/04/2010

Le problème avec la compétence, c’est que ça commence bien avant la politique ou le monde du travail….. En fait, je soutiens que le problème commence avec le système scolaire qui met tant l’emphase sur l’évaluation des compétences, de la maternelle (peut-être même de la garderie) jusqu’à l’université, puis au travail…. Combien de bons élèves ne deviendront jamais médecin parce qu’il n’ont pas soit-disant les notes pour devenir médecin…. Pourtant, ils sont plus humains, plus compréhensifs, peut-être même plus aptes à diagnostiquer nos bobos que le petit cerveau à lunette qui retenait tout par coeur….. Même chose chez les policiers, les dentistes, les politiciens….. On veut de la compétence….. Mais qu’arrive-t-il à l’intelligence?

par R. Chambord le 12/05/2010

@Marouane: Vos propos, même s’ils sont très intéressants et font l’objet de nombreuses recherches universitaires, sont légèrement en décalage avec l’objet du billet principal. À mon avis, mais je ne suis pas l’auteur de ce billet, il est question ici de compétence et d’éthique et non de compétence et d’intelligence. D’ailleurs, si le sujet de l’intelligence vous intéresse, je vous invite à lire un maginifique petit livre d’Albert Jacquard, C’est quoi l’intelligence?

@Bernard: Un long billet, peut-être un peu long même, où s’entremêlent plein de bonnes idées. Si je vous comprends bien, vous soutenez la thèse que le besoin de démontrer la compétence à tout prix risque de favoriser la distribution de pots-de-vin ou autres malversations du genre? Si tel est le cas, le sujet n’est pas neuf, de l’Antiquité à maintenant, en passant par la Renaissance ou l’ère moderne, les exemples ne manquent pas. Il y a d’ailleurs un livre assez vieux (publié en 1872) mais maintenant disponible sur Internet en format électronique, qui pourrait vous intéresser: An exposure of the malversations and corruptions of the executive government & of Congress.

R. Chambord

par R. Chambord le 12/05/2010

@Bernard: Je suis tenté de reproduire ici un magnifique texte qu’on croirait presque écrit en réponse à votre billet :

« La Corruption, c’est à la fois le crime dont se rendent coupables tous ceux qui, étant revêtus de quelque autorité, succombent à la séduction, et le crime de ceux qui cherchent à les corrompre.

La Corruption n’est malheureusement pas sans exemple dans ceux qui sont préposés à l’administration de la justice : continuellement exposés aux pièges de l’erreur, du mensonge et de la calomnie, leur unique sauvegarde contre tous les dangers qui les environnent, est un cœur noble, ferme et incorruptible. Quand cette ressource leur manque, à quels maux ne sont pas exposés ceux qui sont obligés de défendre auprès d’eux leur honneur, leur fortune et leur vie ? Un juge qui porte dans le sanctuaire de la justice, un cœur corrompu, est un monstre dont l’aspect fait horreur, et dont le souffle empoisonne l’air qu’il respire. La main vengeresse de la justice ne saurait trop s’appesantir sur lui. Quel ménagement peut-il mériter, quand il fait servir à ses passions ou à son avarice, les lois les plus sacrées; quand, sans pitié et sans remords, il entend les cris de l’oppression et voit tomber les larmes de l’innocence ? Il est l’opprobre de la justice et le fléau de l’humanité.

L’amour déréglé des richesses et des plaisirs, est la principale source de la Corruption dans un juge.

S’il a l’ambition d’accroître sa fortune, il n’est rien qu’il ne sacrifie à ce désir. En se présentant avec les dehors du crédit et de l’opulence, on est assuré d’avoir auprès de lui l’accès le plus facile : s’il n’ose pas recevoir directement les offrandes des malheureux plaideurs, il a ses confidents et ses complices qui les reçoivent pour lui ; la balance de la justice est toujours chez lui en équilibre ; l’or est la seule puissance qui la fasse pencher.

Si, au lieu d’être esclave de la cupidité, il l’est de cette autre passion qui fait rechercher le plaisir dans le sein de la volupté, de quelles prévarications ne deviendra-t-il pas coupable, si l’objet de ses ardeurs criminelles a le cœur flétri et corrompu ? Qu’il en coûte peu de sceller un jugement du sceau de l’iniquité, lorsque des plaisirs offerts par la beauté, doivent en être la récompense ! Un juge, qui ne craint point de déshonorer son ministère, en se livrant à l’appétit de ses sens déréglés, est aussi dangereux que celui qui est corrompu par toute autre passion dominante.

Pour être jugé coupable de corruption, il n’est pas nécessaire que les effets s’en soient manifestés : il suffit qu’il y ait des preuves qu’on s’est laissé corrompre, en recevant des présents par soi ou par des gens interposés, ou qu’on ait promis son suffrage sur des sollicitations appuyées de promesses. Il suffit même qu’on s’expose au danger de la Corruption, pour qu’on soit répréhensible ; et ce danger n’est pas équivoque, lorsqu’on se permet des habitudes et des familiarités qui, pour l’ordinaire, n’ont d’autre principe que celui de la séduction. Il est de l’intérêt de la justice que le public ait l’opinion la plus favorable de ceux qui sont préposés pour la lui administrer ; et cette opinion, on ne saurait l’avoir d’un magistrat connu par des faiblesses qui sont, au moral comme au physique, des signes d’un danger prochain de Corruption.

Ce que nous disons des juges en général, s’applique à tous ceux qui sont revêtus de l’autorité publique, dans quelque genre d’administration que ce soit : le serment qu’on leur fait prêter, à leur réception, porte essentiellement sur l’incorruptibilité qu’on exige d’eux. Un magistrat (car sous ce nom on peut entendre tous ceux qui sont constitués en pouvoir et en autorité), un magistrat incorruptible est le plus ferme appui de la loi : il est l’effroi des méchants, l’espoir de l’innocent et de l’opprimé, le génie tutélaire de la justice, de l’honneur et de la vertu. Toutes les belles qualités qui peuvent le rendre recommandable aux yeux des hommes, sont dans son cœur ; et sa résistance aux efforts de la contagion, est la preuve la plus convaincante de sa grandeur d’âme et de son courage.

L’incorruptibilité n’est pas une vertu essentielle aux magistrats seuls ; elle l’est encore particulièrement à ceux qui, comme les greffiers et les secrétaires, coopèrent directement à leurs fonctions. Elle l’est aussi aux notaires, sur la probité desquels repose la foi publique ; elle l’est aux procureurs, aux huissiers, en un mot, à tous les agents ministériels de la justice, parce qu’il n’en est aucun qui, en se laissant corrompre, ne puisse produire des maux infinis.

Ceux qui sont commis pour des opérations judiciaires, se rendent coupables aussi de Corruption, lorsqu’ils trahissent leur ministère, en succombant à la séduction.

Il eu est de même des témoins qui, après avoir juré de dire la vérité, ou la passent sous silence, ou déposent le mensonge et la calomnie.

La Corruption est plus ou moins punissable, suivant le caractère de ceux qui s’en rendent coupables, et suivant les maux qui en résultent. Les corrupteurs qui ont provoqué le crime, sont aussi dans le cas de participer aux châtiments qu’encourent ceux qui se laissent corrompre. Aucune loi ne peut déterminer le genre de punition que chaque cas particulier peut mériter; tout est laissé, sur cet article, à la prudence et à la sagesse des magistrats. Les circonstances seules peuvent adoucir ou augmenter les peines. »

Qu’en pensez-vous? Savez-vous qui en est l’auteur? L’auteur est Philippe-Antoine Merlin de Douai, le premier procureur général à la cour de cassation de France, et a écrit ces lignes en… 1827.

La Saine Gestion n’existait pas à cette époque. La corruption préoccupait néanmoins les intellectuels qui, parfois maladroitement, tentaient de la prévenir ou de la contrôler à l’aide de lois plus ou moins efficaces. À vous maintenant, en tant qu’intellectuel contemporain, de démontrer en quoi la Saine Gestion que vous proposez est supérieure à un ensemble de règles morales ou éthiques pour prévenir la corruption.

R. Chambord

par Bernard Brault le 12/05/2010

@ R Chambord.
Merci de prendre le temps d’élaborer votre propos. Je sais ce qu’il en coûte. Il est difficile d’explorer des propos aussi complexes en quelques paragraphes. Mon objectif est surtout de faire ressortir des idées. En exprimant votre point de vue dans ce forum, j’avoue un peu intello, cela nous permet d’expliquer ce que nous entendons par Saine Gestion et le concept sous-jacent, sans avoir à vous proposer de vous taper les 400 pages de la 4e édition d’Exercer la Saine Gestion.

Mais vous avez tout à fait raison de dire que les valeurs de Saine Gestion ne sont pas nouvelles en soi. Exprimées sans doute de facon plus claires, plus applicables et plus contemporaines bien sûr, mais pas originales, je n’aurais pas cette prétention. Je prends d’ailleurs plusieurs chapitres dans mon premier livre pour expliquer la source et le choix des valeurs fondamentales à travers des dizaines d’auteurs anciens et contemporains pour expliquer que Saine Gestion s’appuie sur des valeurs GÉNÉRALEMENT RECONNUES. Donc vous avez raison pour cette partie .

MAINTENANT, notre propos depuis 20 ans exprime l’originalité de Saine Gestion par l’approche matricielle qui met en relation des actes de gestion (PODCC) avec les 6 valeurs retenues à ce jour. L’originalité du système découle à la fois de l’aspect complet et ouvert (mais à éléments finis) de la gestion dans le cadre d’une relation mandant/mandataire.

L’APPROCHE n’est pas légaliste, c’est-à-dire n’est pas faite de discussions de valeurs et de principes à être interprétés par des lois souvent obsolètes devant des tribunaux qui ont rarement les compétences pour juger de la profession du MANAGEMENT. (Gouvernance, si vous préférez).

L’approche matricielle Saine Gestion se veut une approche MANAGÉRIALE qui ne cherche pas l’échappatoire de la règle de droit. Je fais souvent le lien avec l’approche de Gilles Paquet, pour exprimer les limites de la législation pour réguler une profession. Saine Gestion s’appuie sur des règles de juri administration, les PSGGR de l’OAAQ (un peu comme la comptabilité) mais s’ARTICULE de facon pratique dans le CADRE DE SAINE GESTION.

Dans ce cadre, il est question du quoi faire et du comment faire pour chacun des 41 points de la matrice.

L’APPROCHE de Saine Gestion ne peut contrer à elle seule l’humainerie et la corruption, mais elle diminue la grosseur des mailles du filet pour ceux qui abusent abondamment et de façon indécente du laxisme managérial.

Saine Gestion est aussi une bannière pour ceux qui veulent démontrer une intégrité, au lieu de simplement en parler !

par David Z. le 12/07/2010

Comme vous le savez peut-être, l’Ontario est à sa 3ieme lecture de la GOOD GOVERNMENT ACT 2010/LOI DE 2010 SUR LA SAINE GESTION PUBLIQUE (http://www.ontla.on.ca/web/house-proceedings/house_detail.do?locale=en&Date=2010-12-01&detailPage=/house-proceedings/transcripts/files_html/01-DEC-2010_L077.htm). Ma question est est-ce que le gouverment peut inclure un cadre de saine gestion comme celui de l’institut saine gestion dans une loi? Si oui, pourquoi le gouvernment du Quebec ne l’a pas fait? Finalement, est-ce que vous recommandez l’approche (je sais que vous dites que la loi doit être comme une prothese et non une jambe) de mettre un cadre dans la loi ou si c’est mieux l’approche que le cadre est a côté de la loi et tenu par un organisme independant?

David

par Bernard Brault le 12/07/2010

David,
Sommairement, il faut distinguer les PSGGR (fondement juri administratif) le modèle d’application (la matrice des 41 cases) et le cadre de Saine Gestion. Le cadre de Saine Gestion est une application systématique du modèle de Saine Gestion. Il exprime le quoi faire, et du comment faire de premier niveau pour être conforme aux PSGGR. Le Cadre (CDSG) propose donc concrètement les règles de l’art de la Gestion à travers le classeur de la matrice.

Si une loi imposait une obligation de Saine Gestion au lieu d’une loi sur la saine gestion, le CDSG serait l’outil d’application par excellence et permettrait d’exprimer le quoi faire pour gérer selon le concept de Saine Gestion. Il s’agit d’une approche managériale systématique au lieu d’une approche légaliste. Cela se compare aux règles de la profession comptable.

Les règles de l’art de la gestion appliquées sous la forme d’un CDSG pourraient devenir alors complémentaires à la volonté du législateur.

B Brault

par Justin le 12/08/2010

B Brault:

Sorry for jumping in, but why isn’t the government of Quebec implementing the Sound Management Framework they invented in the first place? I mean, if it is not good enough for them, why would one even consider it then? Don’t get me wrong, it does look good on paper (at least, from what I have read on your site because frankly, there is not much to read on outside of the very tight circle of the Sound Management Institute).

Justin

par Dennis T. le 12/08/2010

What is the difference between good governance and sound management?

Dennis

par Philippe Bruno le 12/08/2010

Justin,

First of all, the Sound Management Framework is not an invention of the Government of Quebec. It is actually a creation of the Quebec Order of Chartered Administrators (OAAQ in French, for Ordre des administrateurs agréés du Québec), a professional corporation created and monitored under the province’s Code of Professions. The inception of Sound Management dates back to the late 1980s when a committee was mandated by the Order to frame the profession of administrator, a profession that was, until then, not clearly defined like accounting, law or engineering were. The committee developed a tool that gives a clear picture highlighting the existence or absence of proper administrative concerns that must be addressed in order for an organisation to perform adequately. Since these are objectively assessed, no subjective opinion may interfere with the process and the result cannot reflect any opinion or anyone’s right or wrong style of management, but rather single out the practices that must be improved or provided to strengthen the organisation’s functionalities.

However, since the first and foremost mandate of a professional order is to protect the public, it was not the mandate of the OAAQ to promote such a tool. So for many years, the Sound Management Principles and Framework were not disseminated at large. It finally took the creation of an independent body called the Institute of Sound Management to promote the Generally Accepted Sound Management Principles (GASMP), just like the Canadian Institute of Chartered Accountants promotes the Generally Accepted Accounting Principles (GAAP).

Finally, the Government has not turned its back to Sound Management. To the contrary, several municipalities and ministries have shown interest in the concept. For example, all the CPEs (centres de la petite enfance, French for childcare centres) in Quebec have a duty of Sound Management imposed by the legislator. After all, like Lisa Gallagher, the executive director of CPE McGill puts it, “given that our non-profit organizations are funded primarily by the public purse, accountability for how those tax dollars are managed is of paramount importance.”

Philippe Bruno, C.Adm.
Member of the Consultative Committee
Institute of Sound Management

par Philippe Bruno le 12/08/2010

Dennis,

Generally speaking, depending on the context, there is no difference. However, when one refers to Sound Management with capital letters, it is the concept of Sound Management as defined by the Quebec Order of Chartered Administrators and promoted by the Institute of Sound Management that is implied.

Brault, Coutu, and Ostiguy (1992) summarised Sound Management as being no more and no less than the generally accepted notion of managing as a “reasonable and prudent person,” enriched with principles that take into consideration the modern tools and circumstances of administration.

Philippe Bruno, C.Adm.
Member of the Consultative Committee
Institute of Sound Management

————
Brault, B., Coutu, M., & Ostiguy, J. (1992). Guide de la saine gestion des entreprises et des organisations. Montreal: Quebec Order of Chartered Administrators.

par Tweets that mention COMPÉTENCE ou l’éthique du management ! « Institut de Saine Gestion — Topsy.com le 12/08/2010

[...] This post was mentioned on Twitter by Marie-Hélène Brault, InstitutSaineGestion. InstitutSaineGestion said: "La compétence n’a rien à voir avec les enveloppes brunes" COMPÉTENCE OU L’ÉTHIQUE DU MANAGEMENT ! http://bit.ly/gdqEy9 [...]

par Philippe Bruno le 12/09/2010

Bae,

Stay tuned for some new content very soon. We are currently in the process of writing a report on a recent implementation.

Regards,

Philippe Bruno, C.Adm.
Member of the Consultative Committee
Institute of Sound Management

par Césaire Nantel le 12/09/2010

Bonjour Mr. Brault.

Site fort intéressant et pertinent ; malheureusement, vous n’avez pas répondu à la question soulevée par un autre visiteur à savoir en quoi votre pratique dite « saine gestion » est supérieure à une code d’éthique. Merci d’appuyer votre démonstration par un exemple international si possible (je n’ai rien contre votre valeureux ministre Vincent Lacroix, mais entre vous et moi, il nous touche peu de ce côté de l’océan) ?

Cordialement,

Césaire

par Klauss Shultz le 12/09/2010

Très intéressante perspective, compétence vs éthique. Question est, quel prix a payer pour une compétence en éthique ??? Aussi, que penser des placements boursiers éthiques (ethical funds) ? Votre opinion intéressante compte.

Klauss

par Bernard Brault le 12/09/2010

Monsieur Césaire
Votre question est pertinente. Je vous réponds bientôt par un billet en ligne.

par W. L. le 12/09/2010

I would also like to read about an international implementation of Sound Management… Can you provide text in English ? If not, google will translate !

W. L.

par Bernard Brault le 12/09/2010

We have lots of documents already translated, what do you need exacly?. I suggest you contact ISM or me at bbrault@sainegestion.org

par Big Boss le 12/13/2010

Sound Management seems like a great tool. How is it packaged? Is it computer based? If so, does it run on a Mac or only on Windows?

One more question, for a small business (home based), is it an overkill or it would make my business more profitable? Well, maybe not more profitable, but better and more efficient?

Dan

par Philippe Bruno le 12/14/2010

Dan,

Sound Management is not a computer package. Sound Management is a methodology, with rules and principles that is compatible with any management system (LEAN, Six Sigma, Toyota Production System, ISO, etc.).

If you run a small business from home, all by yourself, it would not hurt to apply the principles of Sound Management, but it would not make you more profitable. What it could do, is help you build a better foundation for your business to grow or make it more attractive to potential buyers should you decide to sell it one day.

Philippe Bruno, C.Adm.
Member of the Consultative Committee
Institute of Sound Management

par Olivier Crouslé le 12/14/2010

Dan,
Sound Management is more a meta-methodology of management than a operational Good Practice by itself.
Like a chain that will break on its weakest part, your business will develop and earn money on what differentiate its offer (your strongholds), but will eventually fail on what you could miss.For instance, many startup filed for bankruptcy because they had ignored the financial concept of « sustainable growth ». If you sell too much, your cash-flow may not follow. If you ask for capital or credit margin too late, your position will be too much weak to get a deal : a financial shark could be tempted to let you drown and buy back only « your » orphans assets.
The main operational interest of the Sound Management matrix is to open your eyes on what you might wish to forget, most often by miss of time, even if it could be of critical interest for your small business.
Then, operationnaly, in every trade, a lot of Best Practices have been developped of every Sound management case. they won’t be replace by SM. But the way you, as a manager, use them, combine them operationaly, etc … should pass Sound Management test.
Recently, in a interview, Pr. Henry Mintzberg, from McGill University explained that big bosses must be both leader AND manager. His vision of recent crisis : overestimation of macromanagement by envisionned leaders disconnected from their own trade field reality (high profile bankers unable to understand their own products, etc…) and that micro-management may be unperfect (lacking of overall vision) but much less dangerous. Balance everywhere : one of the principle at the basis of Sound Management.
HTH
Olivier

par Sanjay Patel le 12/14/2010

Is sound management only for industrialized countries or even emerging countries like India can benefit from it? How would one ‘convert’ his management practices to ‘sound preactices’?

Sanjay

par Big Boss le 12/14/2010

Thank you to both of you for your answers. Maybe you should think about offering a kit or a binder for those far away from you who cannot take your courses. Even an online Web training would be great.

So long,

Dan

par Renaud Villeneuve le 12/14/2010

Excellent billet! Bravo à son auteur! Je ne connaissais pas la saine gestion avant aujourd’hui, mais je vais certainement me coucher moins niaiseux comme on dit!

par Philippe Bruno le 12/14/2010

Sanjay,

Sound Management is applicable in any country, in any language and in any political system.

To learn how to implement Sound Management in an organisation, one must first take at least Level 1 training on Sound Management. Currently, it is only available in Canada, but if the demand is there, we can offer it in other locations around the world.

Regards,

Philippe Bruno, C.Adm.
Member of the Consultative Committee
Institute of Sound Management

par Philippe Bruno [ISG] le 12/17/2010

Bonjour Yves,

La « cour de cassation de France », c’est à peu près l’équivalent de la Cour Suprême au Canada.

Philippe Bruno, Adm.A.
Membre du Comité consultatif
Institut de Saine Gestion

par Philip le 01/04/2011

Cette tentative de disséquer les dires contradictoires du Me Ménard est drôle, voir ridicule. Ce désir de tout contredire et tout banaliser se manifeste trop souvent au Québec. Il s’agit d’une diversion qui a pour but de démontrer que l’anormalité (illégalité, corruption, incompétence) n’est pas grave mais tolérable.

Voila le preuve de incohérence: Me Ménard affirme que « le geste du maire Vaillancourt n’était pas une tentative de corruption en vertu du Code criminel fédéral mais il l’est une infraction en vertu de la loi québécoise sur le financement des partis politiques pour conclure que le geste n’était pas illégal »:

« Le geste reproché au maire Vaillancourt n’était pas une tentative de corruption en vertu du Code criminel fédéral, car il n’était pas encore député » (lorsque l’enveloppe de 10 000 $ lui eût été proposée.)

« Au pire, c’était une tentative d’infraction à la loi québécoise sur le financement des partis politiques »

Me Ménard a cependant ajouté :

« Ce n’est pas parce que ce n’était pas illégal que ce n’était pas grave »

Une infraction a la loi n’est pas un geste illégale!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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