Le cadeau

Écrit par Bernard Brault le 07/01/2011

En ce début de nouvelle année 2011, nous offrons nos meilleurs vœux et particulièrement une excellente année remplie de joie et de santé à tous nos membres et lecteurs. Puissent nos contrariétés issues de la mauvaise gestion s’apaiser et qu’une confiance nouvelle s’installe dans les structures de nos organisations publiques et privées.

Saine Gestion, ce n’est pas qu’une simple déclaration de grands principes. Cette année, nous allons proposer à nos lecteurs, à travers nos billets et articles, une démystification du concept pour qu’il s’installe dans le vocabulaire du plus grand nombre de personnes possible.

Saine Gestion est au cœur du quotidien du leader et du manager. Nous allons ainsi présenter des cas de gestion et des propositions de réponses grâce aux cadres de Saine Gestion de l’INSTITUT.

Aujourd’hui, nous vous proposons une courte discussion éthico-managériale sur la notion de « CADEAU ».

NOTION DE CADEAU

La joie d’offrir doit être aussi grande que celle de recevoir. Faire un cadeau est un art. Dans son Guide du protocole, Jacques Gandouin(1) nous rappelle avec raison que la façon dont l’on donne a plus d’importance que ce que l’on donne. Il y a beaucoup d’occasions de faire des cadeaux : Entre amis, entre collègues, lors de cérémonies familiales, naissances, baptêmes, mariages, anniversaires, Noël et le Nouvel An.

Les petits cadeaux, les plus grands aussi, entretiennent l’amitié, condition essentielle des affaires. L’affinité, le plaisir de travailler ensemble à des projets communs et la complicité naturelle sont des qualités essentielles à la réussite. François Hertel nous rappelle :

« Il en est de l’art comme du travail. Activité de la personne humaine, on fausse sa perspective dès qu’on l’isole de la personne humaine. »(2)

Saine Gestion est d’abord un concept qui tient compte de la personne humaine ; leader ou manager, du secteur public ou privé. Gérer, diriger, décider demeurent des actes posés dans le cadre d’une activité humaine.

Nous sommes aujourd’hui confrontés à une incommensurable perte de confiance, où le cynisme continue d’alimenter une chasse aux sorcières bien inutile, qui ne profitera qu’à ceux qui cherchent à noyer le poisson dans l’eau.  Des antagonistes envieux, jaloux ou simplement narcissiques ne font que placer des bâtons dans les roues et reproduisent le vieux symbole de la tour de Babel : Déblatérer, vitupérer, vilipender, voilà bientôt notre prochain sport national.

Des voyages de pêche et de chasse ou encore sur de somptueux yachts privés, des repas gargantuesques, des soirées orgiaques offertes par Vincent Lacroix, quelques bouteilles de vin et des beignets, oui, des beignets chez Mrs. Donuts ont tous quelque chose en commun. De prime abord, ce sont des cadeaux. Les médias feront-ils la différence dans la nuance ?

Laisser planer le doute est le plus grand risque de la gouvernance. Sans la confiance des commettants ou des actionnaires, il est très difficile de gouverner, voire impossible à long terme.

En matière de Saine Gestion, nous croyons que chaque organisation devrait élaborer ou réviser, avec son conseil d’administration, la ou les politiques administratives concernant les cadeaux reçus ou donnés par ses officiers et employés.

En tenant compte de votre mode d’exploitation, de votre mission et du risque liés à la perte de confiance des dirigeants de votre organisation, nous vous proposons une précision sur le vocabulaire et les règles de base établies par convention dans les PSGGR de l’OAAQ :

Notion de cadeaux

Définitions

«Cadeaux» : Un cadeau est ce qu’un donateur accorde ou cède à un récipiendaire sans contrepartie. Le terme « cadeau » comprend entre autres et sans s’y limiter : bien, objet, voyage, argent et espèces négociables, avantages et privilèges.

« Pot-de-vin » : Constitue un pot-de-vin un cadeau pour lequel le donateur s’attend à recevoir une contrepartie sous forme de faveur ou de contrat commercial, d’avantage monétaire ou de contrat (30-06-2005)

« Marque de courtoisie » : Constitue une marque de courtoisie, des repas et autres divertissements de valeurs négligeables et comparables aux us et coutumes d’un secteur économique similaire, dans la mesure où ils représentent une civilité, une marque d’hospitalité et qu’ils ne peuvent être attribués à une recherche d’un traitement préférentiel ou d’un avantage indu.

Un cadeau et une marque de courtoisie peuvent être remis à l’occasion de rencontres d’affaires pour le maintien de bonnes relations commerciales.

Pour être conforme au principe d’abnégation, l’acceptation d’un cadeau ou d’une marque de courtoisie doit satisfaire tous les critères suivants :

a)      le cadeau ou la marque de courtoisie font l’objet d’une divulgation à l’interne selon les politiques établies par l’entreprise ou l’organisation;

b)      la divulgation publique du cadeau ou la marque de courtoisie n’embarrasseraient ni le donateur et son entreprise ni le récipiendaire;

c)      le cadeau ou la marque de courtoisie sont modestes. Un cadeau ou la marque de courtoisie sont modestes s’ils n’ont pas de signification importante sur les opérations financières du donateur et sur le revenu personnel du récipiendaire;

d)      le cadeau ou la marque de courtoisie ne sont pas octroyés à une personnalité politique, à des fonctionnaires gouvernementaux ou à du personnel militaire;

e)      le cadeau ou la marque de courtoisie ne consistent pas en sommes d’argent ou autres valeurs négociables;

f)       le cadeau ou la marque de courtoisie sont conformes aux lois en vigueur dans le pays du récipiendaire.

Voici comment avec un cadre de Saine Gestion (CDSG) l’ISG peut contribuer à diminuer vos risques de gestion dans ce domaine bien précis.

ORGANISATION ET ABNÉGATION

En matière de Saine Gestion, l’obligation se situe d’abord au niveau de la mise en place d’une politique administrative concernant les cadeaux. Cette politique doit respecter les règles largement proposées par l’article précédent.

DIRECTION ET ABNÉGATION

Ensuite le leader et le manager doivent s’assurer de respecter ces règles, selon cette politique, et ensuite de mettre en place un mécanisme pour que les membres de l’organisation les respectent.

CONTRÔLE ET ABNÉGATION

Finalement le conseil d’administration devrait s’assurer que cette politique, comme toutes les autres politiques approuvées par le conseil, fasse l’objet d’un processus de contrôle et de vérification interne.

En espérant que ces quelques information vous seront utiles pour vos résolutions de la nouvelle année.

Bernard Brault F.Adm.A  F.CMC.


(1) GANDOUIN, Jacques, Guide du protocole et des usages, Stocks 1991

(2) HERTEL François, Pour un ordre personnaliste, Montréal, Édition de l’arbre, 1942, p. 172.


3 commentaires

par Réjean Laporte le 01/26/2011

Pauvre Monsieur Brault, vous perdez votre temps car plus personne ne s’intéresse aux cadeaux! Les gens cherchent au contraire à éviter les cadeux car les enveloppes brunes sont bien plus discrètes!

Réjean

par C Tremblay le 01/26/2011

Il y a aussi des tours de bateau pour les politiciens de Montréal ?

par SNC-LAVALIN : Conséquences de mauvaises fréquentations des leaders. « Institut de Saine Gestion / Institute of Sound Management le 03/04/2012

[...] les conséquences d’une gestion molle et peu rigoureuse, embrouilles, conflits d’intérêts et pots-de-vin.  Que beaucoup de dirigeants d’entreprises privées ne fassent aucun effort pour instaurer un [...]

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