Les 5 questions les plus fréquemment posées à l’ISG

Écrit par Gilles Auger le 08/06/2011

Nous répondons régulièrement à des questions concernant l’ISG et, en particulier, concernant le concept de Saine Gestion et son application matricielle qui suscitent de plus en plus d’intérêts auprès de nos membres et lecteurs surtout internationaux. Je me permets donc de vous proposer une compilation des cinq questions les plus fréquemment posées, qui vous apporteront, j’ose espérer, une réponse simple et directe.

J’aimerais en profiter pour vous inviter à vous joindre à l’Institut à titre de membre corporatif ou personnel. Nous avons besoin de partisans et de gens impliqués dans la communauté des affaires et dans la gestion publique pour faire connaître cette approche novatrice véhiculant des solutions pratiques pour l’intégrité des gestionnaires et la qualité de nos organisations.

1) En quoi les six principes de SG que vous défendez sont-ils si différents ou supérieurs aux propositions de la littérature managériale et universitaire ?

En fait, les six principes de l’OAAQ sont tirés des principaux auteurs et penseurs au Canada, en Europe et aux États-Unis dans le domaine de la gestion. Monsieur Brault en fait d’ailleurs une éloquente démonstration dans son livre Exercer la Saine Gestion. En cela, les principes ne sont pas originaux et représentent simplement le fondement de l’obligation du gestionnaire fiduciaire ainsi que des ressources qui lui sont confiés. Ce qui est différent par contre c’est d’une part, d’avoir réuni les principes dans une matrice à deux axes et d’autre part, d’exiger une utilisation homéostatique, c’est-à-dire de l’ensemble des principes pour chaque fonction de gestion.

2) Qu’y a-t-il de si différent dans le concept de gouvernance que vous proposez, si on le compare aux règles générales de gouvernance ou encore avec une approche dite « des meilleures pratiques » ?

Le concept de Saine Gestion est une approche qui place l’acte administratif (semblable à l’acte médical), au cœur de la profession de manager et de gouvernant. En matière de Saine Gestion, c’est l’acte de gestion qui est évalué en conformité aux principes de Saine Gestion et non seulement les moyens utilisés et les résultats obtenus. Elle implique une responsabilité de l’acte, ce qui peut parfois rendre certaines personnes moins à l’aise.

Une approche qui vise à instaurer les meilleures pratiques de l’industrie n’est pas mauvaise en soi, mais elle limite l’instauration de méthodes et de procédés qui pourraient s’avérer être utilisés dans un mauvais contexte simplement parce que tout le monde le fait. Sur le plan de la responsabilité, le gestionnaire pourra toujours alors alléguer avoir puisé parmi les meilleures pratiques et ainsi s’extraire de ses responsabilités en cas d’échec. En matière de Saine Gestion, les règles de l’art de la profession de gestionnaire sont claires.

3) Beaucoup de dirigeants se considèrent davantage comme des gouvernants et des leaders plutôt que de simples gestionnaires. Quelle est votre position ?

C’est l’origine de presque tous les problèmes du management moderne : se comporter en monarque sans la sagesse du monarque. Que dire de l’obligation de Saine Gestion ! Dans un article plus tôt cette année, Bernard Brault renchérit sur la position d’Henry Mintzberg qui déboulonne de son côté l’un des mythes les plus tenaces de la gestion sous cette phrase assassine : « Le leader fait les bonnes choses, le gestionnaire fait les choses bien ».

(…) Quel narcissisme ! Quelle omnipotence ! Quelle horreur ! (…) Il fut un temps, pas si lointain, où pour se soustraire au contrôle et à la reddition de comptes, on n’avait qu’à citer cette phrase socialement percutante mais stéréotypée et lourde de sens. C’est pourtant ce que l’on nous a servi pendant 20 ans lorsqu’en matière de Saine Gestion on tentait d’expliquer que les leaders étaient aussi des gestionnaires et qu’ils devaient se soumettre à une obligation de Saine Gestion.

4) Pourtant, les leaders sont importants au Québec. Quel est le lien entre leadership et Saine Gestion ?

Il est de plus en plus admis aujourd’hui qu’un leader qui a une charge de mandataire ou de fiduciaire est d’abord un gestionnaire. Bernard Brault a très bien expliqué la position de l’ISG à ce sujet lors d’un billet en mai 2011 : Exercer et assurer la Saine Gestion exige du leadership. Il faut de la force morale et une conscience éthique solide pour contrer l’adversité, sans risquer d’y perdre son intégrité. Choisir les bons moyens pour gagner ses batailles et faire avancer les choses au nom de ses commettants est le rôle du leader.

5) Est-ce que votre organisme regroupe principalement des gens d’affaires et des gestionnaires ?

Cette question est très pertinente, mais elle dépeint une mauvaise compréhension de la profession de gestionnaire. Dans la mesure où l’on considère la gestion à titre de profession distincte, c’est-à-dire ne découlant pas d’une activité connexe aux autres professions telles que la comptabilité, le droit ou l’ingénierie, il existe une différence, je dirais même une distance entre l’exploitation et l’éthique commerciales, la déontologie professionnelle des services rendus et la gestion de l’organisation.

Les gens d’affaires qui exploitent des entreprises commerciales peuvent être des professionnels issus de différents domaines, et selon le type de leurs affaires, produits ou services, l’éthique des affaires sera liée au domaine d’exploitation. Par exemple, les services professionnels seront encadrés par des codes de déontologie, et celui de la vente de produits par l’éthique commerciale du domaine.

Saine Gestion serait davantage liée aux obligations de la profession, c’est-à-dire de la position de mandataire ou de fiduciaire que possèdent un membre du conseil d’administration, un dirigeant chargé de gérer les affaires des actionnaires ou un propriétaire unique. C’est l’objet de l’activité qui change et non le fait d’être en affaires.

Notre organisme regroupe des gestionnaires et conseillers en gestion, des domaines privés ou publics, qui ont à cœur la profession de gestionnaire et qui comprennent leur rôle de mandataire fiduciaire.

N’hésitez pas à continuer de nous envoyer des questions, soit par le biais de notre site soit à l’adresse : info@sainegestion.org.

Gilles Auger


Commentez cet article


Veuillez remplir tous les champs Envoyer

Avertissez-moi lorsqu’un commentaire est publié à propos de cet article.


Ou alors, abonnez-vous au suivi des commentaires pour cet article sans le commenter.