Reconstruire la fibre morale et la confiance des citoyens !

Écrit par Bernard Brault le 10/11/2011

Avertissement : ce texte pourrait contenir des faits pouvant ne pas convenir aux personnes sensibles !

Le gouvernement québécois aura résisté activement durant 30 mois avant de mettre en place la commission d’enquête sur la construction. Résister à une pression médiatique sans précédent et à des partis d’opposition déchaînés, cela s’apparente à du vrai leadership ! Il faut sauver notre société de droit et permettre aux enquêtes policières de faire leur travail. Sinon des criminels auront l’immunité ?

Le coup de grâce viendra malgré tout de l’interne. Il sera donné en septembre par un rapport du courageux directeur de l’unité anticollusion, Jacques Duchesneau. Pour mémoire, autant que nous en ayons une, il a été remercié il y a quelques semaines. La raison d’État à ses raisons que notre fibre morale ne connaît pas.  

Allez, tous en thérapie !

Ce dont nous avons besoin au Québec ressemble à une grande thérapie collective et individuelle. Nous avons perdu confiance en nos dirigeants et gouvernants et les actes de malversation chronique, de collusion et de corruption nous apparaissent quasi généralisés à force de l’entendre. Profiteur, roi de l’embrouille et artiste de la transaction glauque ont fini par miner le citoyen moyen, celui qui est en train de devenir lui-même un larron d’occasion. Voler des voleurs, ce n’est pas grave. L’enveloppe brune, si ce n’est pas moi qui la prends un autre la prendra !   

Réfléchissez. Vous avez en main une enveloppe, de quelques millimètres d’épaisseur. Vous sentez les billets, solides et souples, vous estimez l’épaisseur 30 ou 40 billets, sinon plus… disons 50, et ils sont verts, rouges et bruns. Combien ? 5 000 $ peut-être 10 000 $. Vous avez chaud, froid vous tremblez, vous rêvez quelques instants à ce que vous pourriez en faire, après tout, on vous demande pas grand-chose, juste de ne pas être trop zélé. Et tous ces salauds d’entrepreneurs et de politiciens qui se vautrent régulièrement dans l’argent de vos impôts…

Je vous entends déjà, vous, nobles administrateurs de sociétés, membres illustres d’un conseil d’administration, vous n’y toucherez pas, vous, à une enveloppe de 5 000 $. Évidemment, c’est l’équivalent de votre cachet d’une journée. Faut-il grossir l’embrouille pour vous intéresser ? Par exemple, votre conflit d’intérêts devant une décision qui vous fera perdre votre fonds de pension de quelques millions.  Mettrez-vous en place des mesures qui vous défavoriseront ?

Nous avons en commun un sentiment mêlé de survie, d’indifférence et de honte. Il faut se justifier pour ne pas sombrer dans la neurasthénie. Tout le monde le fait, fais-le donc ! L’individualisme exacerbé, la téléréalité d’un quotidien sans lendemain, la présence médiatique de financiers sans foi ni loi jouant au casino avec nos fonds de pensions et nos épargnes, ça userait le moral du président du club des optimistes ! ! ! Pas le vôtre ?

Voilà, c’est bien ce que nous sommes en train de léguer à nos enfants. Un monde sans foi ni loi, sans respect, individualiste pour ne pas dire nombriliste, très bien servi par une technologie qui peut remplacer le monde réel par un monde virtuel.

 D’abord, reconstruire l’estime de soi …

Il n’y a pas de fierté à voler son voisin, il n’y a pas de fierté à accepter de perdre sa liberté pour quelques dollars dans une enveloppe, tout au plus, cela soulage la faim de consommation de bébelles mais cela laisse un goût amer et répugnant. Se regarder dans le miroir devient pénible. Il n’y pas de fierté à devenir une société de pirates et de détrousseurs. Voler l’État, c’est se voler soi-même et son voisin. Non, bien-sûr, ce n’est peut-être pas qu’une question éthique, mais sombrer dans l’abîme comme la Grèce ou l’Italie pourrait devenir une réalité pas bien éloignée.

Reconstruire sur quelle base ?

Arrêter de vous indigner, agissez ! L’intégrité commence par soi-même. La franchise, la reconnaissance de ses erreurs, l’humilité et surtout le respect de sa conscience !

Saine Gestion est une proposition de valeur de gouvernance mais aussi une méthode d’application et, le cas échéant, de vérification. Proposer des valeurs de Saine Gouvernance avec des moyens tangibles et efficaces pour les vérifier prendra sans doute plus de 30 mois,  et surtout pour que l’État reconnaisse une obligation de Saine Gestion à tous les acteurs décisionnaires de la machine étatique.

Non, ça ne commencera pas par les autres ! Gardons espoir et continuons !


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