Insolente Saine Gestion : frais de scolarité !

Écrit par Bernard Brault le 27/03/2012

Ma plume ne sera pas tendre envers personne cette fois ! Ni pour les étudiants grévistes, ni pour le gouvernement, ni pour les établissements du savoir !

Étudiants grévistes, même si votre cause est juste, et je le crois, surtout pour une société distincte qui doit orienter son économie vers celle du « savoir », votre démarche que vous considérez et proclamez démocratique est peut-être dans les faits l’antithèse de cette démocratie qui vous a vus naître dans un des pays les plus calmes et les plus équitables de la planète. Comparer les droits de la personne à l’extérieur de ce pays vous consolerait.

Attention de ne pas ressembler à des enfants de quatre ans qui menacent de faire en public un gros caca et une crise d’enfant battu pour avoir votre bidule. Trop de parents de notre génération ont cédé.  À moins de douze mois des élections, peut-être y arriverez-vous quand même,  qui sait ?

La démocratie vous permet de manifester, d’exprimer votre frustration, de tenter de rallier le plus possible de gens à votre opinion mais pas de mettre à genoux le gouvernement comme vous l’avez si dramatiquement dit par la voix de vos leaders.

Entendre hurler les leaders étudiants et haranguer les foules tout en laissant croire qu’ils feront reculer le gouvernement par la menace et le désordre social me laissent perplexe. Une minorité qui ferait reculer le gouvernement me laisserait toujours un goût amer.

Attention au dérapage !

Le dérapage arrive lorsque vous voulez vous arroger un pouvoir qui n’est pas issu de la majorité, ni celui des étudiants ni celui de la population. Peu importe la cause, personne n’a le monopole de la vérité. Vous vous arrogez un pouvoir de nuisance, de bloquer les routes, d’empêcher les employés de l’État de travailler, de menacer et de salir la réputation personnelle de certains politiciens qui vous résistent. Créer du désordre social pour défendre une idéologie politique est non seulement illégal mais extrêmement dangereux. Jusqu’où irez vous ?

Au début du siècle dernier, l’Europe, et plus tard le monde entier, sombra dans le plus grand carnage de l’humanité pour empêcher le droit de certains d’imposer, par la force brute, la peur et l’idéologie politique de gauche ou de droite. Ce n’est pas cela la démocratie, vous avez sans doute séché quelques cours sur le sujet ! Si vous voulez un pays ingouvernable où l’anarchie est une porte grande ouverte à l’autocratie et au fascisme brutal, attention, chers enfants, au dérapage idéologique ! Les loups guettent.

Démocratie

Peut-être auriez-vous un plus grand intérêt à aller voter.  Aller voter donne le droit de chialer, de manifester mais cependant pas de créer du désordre social. Aller voter, c’est aussi se soumettre à la majorité, ce que vous n’avez sans doute pas encore appris.

Parce que la démocratie, imaginez-vous,  prend aussi en compte les autres parfaits-imbéciles qui doivent aller travailler et qui n’ont pas le temps d’aller crier sur la place publique. Si vous croyez que la démocratie consiste à faire reculer le gouvernement, imaginez si un million de personnes descendaient dans les rues pour vous faire retourner à l’école, ou protestaient pour une augmentation de 200 $ pour les services de santé.  Vous n’êtes pas les seuls à vous endetter tout de même !

Leadership gouvernemental et Saine Gestion !

Mais alors là,  Madame la Ministre,  nonobstant votre bonne foi personnelle, je crois que vous le faites par exprès. Alors que vous êtes dans un des gouvernements qui croulent sous les plus importantes allégations de corruption et de mauvaise gestion depuis Duplessis, vous agissez simplement comme la mère supérieure des collèges religieux d’une autre époque : « Faites ce que je dis, faites pas ce que nous faisons. » 

Votre discours sur les frais de scolarité aurait pu, autrement que par de timides menaces aux gestionnaires des universités et collèges, leur donner une véritable obligation de Saine Gestion et de dégraissement chirurgical à cette bureaucratie profondément ancrée dans des privilèges féodaux. Une démonstration de pouvoir coercitif envers les établissements d’enseignement aurait eu meilleure presse et aurait permis de faire passer la pilule plus facilement. Mais tout n’est peut-être pas encore perdu !

Une avenue de négociation viable

Placer l’odieux à l’endroit où l’odieux se sert dans le gras, c’est-à-dire sans reculer dans l’immédiat, il faudrait faire bénéficier les étudiants d’un ménage et d’une application d’une gestion efficiente et équilibrée sur la résiliente bureaucratie engluée dans une profonde torpeur de droits acquis. Rompe avec des privilèges fera mal bien sûr, mais pourrait calmer l’ardeur des grévistes.

Principes d’Ēquité et d’Ēquilibre

Aurait-il fallu placer en équilibre et confronter la hausse des frais de scolarité avec d’autres aspects sans doute aussi importants ? Proposer aux professeurs de partager 50 % de leurs avantages (autres que salariaux) contre une hausse des frais de scolarité ? Il y aurait eu sans doute moins de professeurs dans la rue.

Ou encore demander à tous les syndicats du Québec de prendre une partie des cotisations qu’ils perçoivent pour payer ou freiner la hausse des frais de scolarité, qui sait ?

  • Les frais de scolarité gratuits aux familles d’employés et professeurs universitaires. Monsieur tout le monde n’as pas ce privilège.
  • Année sabbatique payée pour permettre aux professeurs d’étudier et de voyager. Cela est très loin d’être inutile mais, tous les autres professionnels employés ou autonomes éduqués auraient besoin du même privilège.
  • Les dépenses de voyage et de déplacement pour le rayonnement international des professeurs et leur resourcement personnel ; tous les autres professionnels éduqués et autonomes doivent débourser pour leur formation continue.
  • Les conventions et rencontres de gestionnaires et les voyages de bureaucrates et les  formations antistress à l’extérieur du pays.
  • Les pertes de contrôle des dépenses somptueuses pour la construction et l’ajout de pavillons et bâtiments universitaires.  Vous avez entendu parler de l’Ilot voyageur ? L’Université de Montréal viens d’en annoncer la construction elle aussi.

Il faut d’abord reconstruire la confiance envers les gestionnaires avec autre chose que des codes de déontologie complaisants et inapplicables.

Franchement, dites-moi que j’ai tort, si vous le croyez !

Je persiste et signe

Saine Gestion


1 commentaire

par Sylvain le 03/28/2012

wow! Je vous ai lu et je cois sincèrement que vous n’êtes pas dans le champs! Raisonné les situations donne de la maturité à ceux qui les gèrent, pourquoi autant de geste pour peu de salive ( pas celle de chialer) dépenser à comprendre la situation ou la cause. dites vous toujours que ; les bottines doivent suivre les babines t ce peu importe ton rang dans la société ou tes fonctions. Si tu ne fais pas ce que tu dis, la confiance est perdue!….

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