L’élection 2012. L’enjeu du management des affaires publiques

Écrit par Bernard Brault le 23/08/2012

Au lendemain du dernier des débats des chefs, qui furent parfois acrimonieux et trop souvent cacophoniques, le véritable enjeu des élections de 2012 au Québec risque d’être oublié.

Les allégations de mauvaise gouvernance et certaines politiques peu populaires qui ont forcé les élections précipitées, devraient nous amener plus réalistement sur le terrain d’une saine gouvernance et des valeurs qui doivent baliser la notion d’intégrité. Mais l’antagonisme traditionnel fédéralisme-souveraineté et des politiques de droite-gauche ont pris de nouveau le dessus.

L’émotivité autour de la question nationale, souveraineté, autonomisme, nationalisme, fédéralisme et les autres chicanes intestines risquent de faire oublier la crise de confiance envers le gouvernement et la question estudiantine.

Que celui qui n’a point péché jette la première pierre !

Protéger son intégrité est tellement un nouveau concept que les politiciens et décideurs publics n’ont jamais vraiment regardé leurs parcours passés. Et oui, il n’y a pas si longtemps, des pratiques que tous toléraient mais que peu de leaders considéraient inquiétantes reviennent les hanter.

Le Devoir  du 22 août 2012, rapportant le face-à-face Charest-Legault de la veille sur le thème de la gouvernance, expliquait que « M. Legault a dû défendre l’intégrité de son candidat vedette Jacques Duchesneau, écorché à la suite de nouvelles allégations sur des irrégularités sur le financement de sa campagne à la mairie en 1998.  ( M. Duchesneau n’aurait déclaré que 2 500 $ d’une soirée ayant permis de récolter 50 000 $). Le chef caquiste a immédiatement contre-attaqué en dénonçant le laxisme de Jean Charest par rapport à certains de ses ministres. » Six membres de l’exécutif de Tony Tomassi ont obtenu des permis de garderie. Michelle Courchesne, deux blâmes du vérificateur général. Nathalie Normandeau a accepté des billets de spectacle d’un contracteur (nda : comprendre entrepreneur) qui cherchait des contrats à son ministère.

Financement des partis politiques

L’ambition politique nécessite de l’argent qui est le nerf de la guerre. Faire passer ses idées coûte cher. Démesurément cher, trop pour plusieurs, mais soyons réalistes, le système oblige un minimum de dépenses pour se déplacer, se vêtir, se nourrir et payer l’essence pour couvrir tous les comtés du territoire électoral du Québec. Le jour où les médias dépenseront plus que les partis politiques, la neutralité journalistique sera peut-être menacée. Le risque est de niveler le débat par le bas. Les Québécois sont des gens éduqués, si l’on compare avec la plupart des pays sur cette planète. Les questions de droit, de finance et de management d’État doivent pouvoir être expliquées autrement que par un résumé top chrono de 90 secondes.

Les politiciens ne sont pas tous des Françoise David qui pour sa part croit que des campagnes électorales se gagnent avec quelques dollars, du courage et du bénévolat. D’ailleurs, si elle avait eu un budget largement supérieur, peut-être que son message aurait été entendu bien avant. C’est le paradoxe de la démocratie. Couper les fonds de la campagne des partis politiques plus structurés qui doivent couvrir tout le territoire est utopique.

Alors, comment gérer des campagnes de financement sans perdre son intégrité ? Les loups veillent, les appâts sont tentants, et l’homme est un loup pour l’homme.

Le management : une histoire de confiance

Pour expliquer cet aspect, l’ISG résume 6 points de réflexion :

  • La confiance repose sur l’intégrité, mais tout le monde est pour la vertu.
  • L’éthique et l’intégrité ne peuvent remplacer le code de la route (!) donc…
  • L’éthique et l’intégrité doivent alors s’assujettir à des valeurs et des règles intégrées de gestion.
  • Les règles de l’art de la gestion définissent les meilleures pratiques de la profession.
  • L’art de gérer, selon l’OAAQ, intègre les principes fondamentaux qui définissent l’intégrité.
  • Faire des  principes de Saine Gestion une question personnelle d’attitude et d’intégrité

Établir un cadre de gestion, selon les principes de Saine Gestion, pour son administration, son équipe et pour la fonction publique est une façon de protéger son intégrité. Il y a aussi l’autre méthode……plus traditionnelle.

Campagne 2012 et technocratie

L’ISG et ses membres auraient été heureux d’entendre les politiciens se commettre avec autre chose qu’un vague cadre économique ou qu’un indigeste cadre comptable, puissent-ils être au nord du nord. Il nous manque un pragmatisme managérial.

L’établissement d’un véritable cadre de Saine Gestion, autant pour la gouvernance d’État que pour la fonction publique serait, à notre avis, une véritable proposition transcendante


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