Le ministère du transport du Québec hors contrôle ? (To be translated)

Written by Bernard Brault on 30/06/2016

En cette fin de session de juin 2016, le gouvernement Couillard ne l’aura pas eu facile. Pourquoi le gouvernement n’est pas capable de se débarrasser de l’odeur nauséabonde que dégagent la corruption et la malversation?

Pourtant ils ont nettoyé, changé les règles, fait la chasse aux princes de l’arnaque, introduit la notion d’éthique et d’intégrité, mais la mauvaise herbe continue d’envahir l’espace publique.

Tant qu’à changer les règles pourquoi ne pas changer celles de la gestion publique ? Pourquoi ne pas simplement gérer en respect de principes et de règles qui fassent en sorte que les actes de la gouvernance soient vérifiables et leurs auteurs redevables de leurs actes ?

L’infernale machine administrative

(…) De toutes les organisations créées par l’homme, tous systèmes politiques confondus, celle qui a la plus grande capacité de survie, (…) de résilience, est sans contredit la bureaucratie… gouvernementale, et même au détriment de sa mission.

Cette bibitte a son propre langage de gestion, ses propres règles éthiques et est capable de se régénérer, d’augmenter ses effectifs décisionnels et surtout de faire face à n’importe quel pouvoir démocratique externe qui pourrait remettre en question sa continuité. Ajoutons un peu d’aide syndicale et politique et la machine devient complètement débridée, telle une centrale nucléaire hors contrôle.

J’ai écrit ce paragraphe dans un article en 2011 en pleine crise des évènements de la commission Charbonneau. Je l’ai répété ad nauseam pour les problèmes de redressement administratif au ministère de la Santé de Dr Barette.

À ce jour, ils s’y sont tous brûlés.

La patate chaude !

Quand on a une patate chaude dans les mains, mieux vaut la lancer à d’autres mains pour éviter de se brûler.

Faut-il vraiment se surprendre de l’absence de volonté de la gouvernance devant l’implantation d’un véritable cadre de Saine Gestion? Une des premières obligations d’une Saine Gestion est de rendre imputable la prise de décision.

Changer la culture organisationnelle ?

Cela prendra au moins une génération et cela à condition de commencer maintenant. En matière de Saine Gestion, pour éviter que la gouvernance ne soit déconnectée du fonctionnement opérationnel, la gouvernance a une obligation d’instaurer des processus de reddition de compte et de contrôle qui doivent être effectués non seulement selon le principe de transparence mais aussi selon les 5 autres principes, soit la continuité, l’efficience, l’équilibre l’équité et l’abnégation. Chaque acte posé, en commençant par la planification puis l’organisation, la direction, le contrôle et même au niveau de la coordination. Les actes administratifs qui doivent y être posés doivent respecter chacune de ces valeurs. Paradoxes ?

Retour vers un passé glauque que nous voulions tous oublier.

Envoyer à l’abattoir

 (Le devoir 9 juin 2011)  Passant par-dessus la tête du ministre des Transports, Jacques Daoust, le premier ministre s’est adressé directement au nouveau sous-ministre, Denis Marsolais, pour lui demander « de prendre toutes les mesures requises pour assainir les pratiques au ministère des Transports, améliorer la culture de travail », a indiqué Philippe Couillard.

Il faut être particulièrement naïf pour croire qu’une chaudière d’eau de javel sur un tas de fumier va éliminer la prolifération de bactérie !

Comment un sous-ministre nouvellement arrivé avec une mission de nettoyage ainsi reçue peut-t-il espérer survire plus que quelques mois ? Surtout s’il s’attaque au véritable problème : la machine bureaucratique. Dans les années 60, au Vietnam, les statistiques démontraient que le temps de survie d’un sous-lieutenant sous la mitraille ennemie ne dépassait pas 25 minutes.

Un jour peut-être !


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